Victor Martins, qui a brillamment remporté le championnat de Formule 3 la saison passée, entame cette saison sa première campagne de Formule 2 chez ART GP. Le Français a déjà montré sa pointe de vitesse à plusieurs reprises lors des quatre premières manches de la saison. Il a notamment signé une pole position dès son deuxième meeting dans l’antichambre de la Formule 1, et deux podiums en course sprint. Cependant, seulement 15e au championnat pilotes en raison d’un peu de malchance et de quelques erreurs, le pilote de l’académie Alpine travaille dur pour corriger ses lacunes.
Victor, peux-tu nous raconter tes deux premières journées d’essais ?
On a fait beaucoup de choses, j’ai déjà du m’adapter à revenir dans une Formule 2 (rires). Pour l’instant, nous n’avons pas encore commencé les simulations de qualification. On se concentre essentiellement sur le rythme de course, on ne se concentre pas sur le chrono. Aujourd’hui (jeudi midi au moment de l’interview), nous avons eu de la pluie ce matin, c’est l’occasion pour moi de découvrir un peu plus la voiture sous la pluie, c’est seulement la deuxième fois (la première était lors des qualifications en Australie), nous avons cherché de quoi améliorer la voiture dans ces conditions.
Raconte-nous ta journée de lundi pour ta première dans une Formule 1…
J’ai adoré ! Jusqu’à maintenant c’est le plus beau jour de ma vie je pense. C’est un de mes rêves qui a été atteint. Rouler dans une Formule 1 avec Alpine est quelque chose de très spécial. J’ai pris beaucoup de plaisir, j’ai appris beaucoup de choses, j’ai vraiment aimé.
Des essais libres 1 sont-ils prévus avec Alpine F1 cette saison ?
Non pas de FP1, pas d’autre test de prévu pour le moment. C’était déjà une très bonne initiation, j’ai pu goûter aux joies de la Formule 1 et ça me donne encore plus l’envie d’y être. Maintenant c’est à moi de faire le travail en Formule 2. Après, je ne mets pas de coté que si je suis performant en Formule 2, et si je suis au bon endroit au championnat, il y aura probablement des opportunités, mais pour le moment rien de prévu et je reste concentré à 100% sur le championnat de Formule 2 avec ART GP.
Peux-tu nous expliquer les différences entre une Formule 2 et une Formule 3 ?
Il y a beaucoup plus d’aéro sur une Formule 2, la voiture est aussi beaucoup plus lourde (755kg pilote à bord pour une F2 contre 673kg pilote à bord en F3). Quand nous emmenons la voiture à la limite, elle est plus compliquée à maîtriser. Il y a bien évidemment plus de puissance (620 cv pour une F2 contre 380 pour une F3). Nous avons un turbo dans la Formule 2. Il y a des pneus 18 pouces, ce sont des pneus différents. Sur un week-end de Formule 2 nous avons deux composés de gommes, contre une seule en Formule 3. Ça reste une voiture performante à piloter et il faut juste adapter sa conduite.
Victor Martins au volant de son ART GP, lors des essais de Barcelone F2 la semaine passée – ©️ Bastien Barata / SecteurF1
Quel est ton plus gros défaut ?
Mon plus gros défaut et notamment en ce début de saison, c’est que je veux trop en faire. Je pousse la voiture un petit peu trop et tout le temps. Je devrais connaître les moments où je devrais en mettre plus et en mettre un peu moins. Pour le moment, en qualification ça fonctionne. En course aussi ça marche très fort mais ça mène quelques fois à des petites erreurs. Je dois détecter quand j’approche de la limite.
Vu le niveau affiché, as-tu changé d’objectif cette saison ? Quels sont-ils ?
J’ai vu que sur le début de saison ça marchait plutôt bien donc forcément je me dis que le titre peut être jouable, c’est entre mes mains, c’est à moi de faire le travail. Maintenant, je vois que ça mène à faire des petites erreurs, j’essaie de ne pas penser au championnat. Je dois juste rouler comme je sais faire, je dois faire de mon mieux, être toujours aussi rapide et mieux gérer les situations délicates dans les courses. Ensuite si les points sont marqués, il y a de belles choses à faire au championnat. Mais pour l’instant l’objectif est de revenir au championnat petit à petit, étape par étape. Je dois reprendre confiance en course et être comme à Bakou malgré la disqualification qui nous enlève la quatrième place alors que nous avons fait une belle course.
Victor Martins sur le podium en Arabie saoudite – ©️ Alpine
Monaco arrive bientôt et tu y as gagné en Formule Eurocup, tu es à l’aise sur ce circuit ?
J’adore ! Il me semble que chaque course effectuée, j’ai terminé sur le podium. Je suis plutôt confiant, j’adore le circuit. C’est l’un de mes circuits préférés, j’ai hâte d’y être. Ça sera différent cette année puisque ce sera à bord d’une Formule 2. Je n’y ai pas roulé depuis 2019. Il faudra une bonne préparation avec l’équipe et ça va le faire.
Peux-tu nous raconter ton test en Formule E à Berlin lors du test rookie ?
Très bonne expérience ! J’ai appris beaucoup de choses qui sont différentes des autres monoplaces, il n’y a pas de grip, pas d’adhérence. Ce sont des pneus semi-slicks, ce ne sont pas des pneus aussi performants que l’on a en Formule 2 par exemple. Il y a beaucoup d’éléments à gérer, notamment l’énergie. Il y a pas mal de gestion, tant niveau pilote que l’équipe. Il faut être ouvert d’esprit pour tout comprendre et faire plusieurs choses à la fois. Ça a été très intéressant pour moi pour cette saison en Formule 2 et pour mon futur.
Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite de ta saison ?
De marquer des points à la hauteur de mes performances en qualification.
Un grand merci à Victor Martins pour sa disponibilité et à ART GP.
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