Après avoir vivement critiqué Alpine F1 en début de saison, Laurent Rossi s’est cette fois exprimé sur la “prise de conscience” que constitue le bond en avant de l’écurie Aston Martin, septième fin 2022 et troisième actuellement.
“C’est une prise de conscience pour Mercedes, Ferrari et nous-mêmes”, a reconnu Laurent Rossi, cité par la BBC. “Nous nous sentions à l’aise en pensant que nous étions en pleine ascension, comme tous les autres, et soudain, il y a un gars qui nous dépasse tous.”
Même si le PDG de la marque Alpine sait qu’il faut du temps avant de se battre aux avant-postes en F1, il veut néanmoins s’appuyer sur la méthode Aston Martin, plus “radicale”.
Alonso et Ocon en bataille lors du Grand Prix d’Espagne 2023 – ©️ Alpine
“C’est une industrie qui fait plus ou moins la même chose depuis si longtemps qu’il est devenu normal qu’il faille autant de temps pour y arriver“, poursuit-il. “C’est vrai pour tout. C’est vrai pour les voitures de route.”
“Nous essayons de changer les choses ici. Mais pour cela, il faut se mettre dans une situation un peu délicate, une situation inconfortable. Si vous faites cela, ça marche. Je pense qu’ils (Aston Martin) l’ont fait d’une manière plus radicale, en se mettant dans une situation plus inconfortable, pour briser certaines barrières, pour changer un peu leur façon de faire.”
“Nous pouvons probablement accélérer des choses qui nous semblaient prendre sept semaines ou trois mois. Aujourd’hui, nous nous disons : ‘Sept semaines, c’est peut-être quatre ; trois mois, c’est peut-être deux‘”.
Rossi n’a pas aimé le manque de performance opérationnelle
Laurent Rossi est également revenu sur les critiques qu’il avait émises à l’égard de son équipe en début d’année, en affirmant que les choses ont évolué.
“Être cinquième de la manière dont nous l’avons fait, en commettant quelques erreurs ici et là, et cela tout au long de la chaîne de valeur, de Enstone (châssis) à Viry (moteur) jusqu’à la piste, n’était pas bon. C’est ce que je n’ai pas aimé.”
Laurent Rossi, PDG d’Alpine, et Luca de Meo, directeur général du Groupe Renault – ©️ Alpine
“Je n’ai pas aimé le fait qu’une équipe qui a été si bonne sur le plan opérationnel au cours des deux dernières années ait soudainement commencé à ne plus être aussi performante. Ils ont donc corrigé beaucoup de choses. L’équipe est en train de revenir dans la bonne direction. Nous sommes revenus au plan que nous avions établi.”
Objectif podium à la régulière en 2025 pour Alpine F1
Alors qu’en 2021, un plan de 100 courses avait été annoncé pour se battre à l’avant de la grille, Rossi reconnaît qu’il en faudra peut-être plus en réalité.
“Qu’il s’agisse de la troisième année [du plan] ou de n’importe quelle autre, il faudra peut-être 120 [courses avant d’y parvenir] parce que l’ère [réglementaire] a été prolongée d’un an et que nous allons jusqu’en 2025.”
“Mon objectif est que d’ici 2025, Alpine F1 Team dispose des mêmes moyens que les meilleures équipes et qu’elle fonctionne de manière à mettre ces moyens à profit pour devenir un concurrent crédible pour le podium. C’est tout.”
Alpine a par ailleurs récemment annoncé qu’un groupe d’investisseurs avait apporté 200 millions d’euros, soit une participation de 24 %. Le PDG de la marque française a confirmé que cela viendra booster le développement de l’activité F1.
« Et nous continuons à aller dans cette direction”, poursuit Laurent Rossi. “Nous continuons à embaucher, à obtenir des équipements et des ressources, et cet investissement nous aidera à aller encore plus vite. C’est pourquoi je pense que nous sommes toujours sur la bonne voie”.
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